L’annonce d’un nouvel album de Loïc Clément et Anne Montel est toujours un plaisir. Si celui-ci est publié dans la collection « Préambul(l)es » des éditions Glénat Jeunesse, collection qui a déjà fait ses preuves, le plaisir est décuplé. Alors quand on apprend en plus que ce n’est que le premier d’une nouvelle série, il y a de quoi sauter de joie !
Le duo d’auteurs, désormais incontournable dans le paysage de la littérature jeunesse, nous emmène ici découvrir le village de Baumerire et ses habitants. « C’est un village perdu dans la forêt qu’on ne peut trouver que si on ne le cherche pas. (…) Ici, on aime bien prendre le temps de prendre le temps, sans se presser. On fait même tout pour qu’il ne se passe rien. » Et pourtant, ce matin-là, il se passe quelque chose de bien triste dans la vie de la petite Judith : elle a retrouvé son grand-père effondré dans son bol de semoule à la cannelle ! D’après le Grand-Touilleur, médecin du village, le grand-père fait un « enterré-mouru du cœur ». Si on ne sait pas bien de quoi il s’agit, on apprend vite qu’il existe un remède : la plante Guéridoux qui pousse au sommet de la montagne Grantout. Gravir une si haute montagne, pour une petite souris comme Judith, cela semble une épreuve bien insurmontable. Heureusement, si l’on s’entoure des bonnes personnes, même les plus gros obstacles peuvent être franchis. On retrouve avec délectation ce qui fait le talent de Loïc Clément et Anne Montel. Les illustrations d’Anne Montel, mêlant encre de Chine et aquarelle, sont pleines de poésie. Des paysages aux douces couleurs dans de charmantes petites vignettes côtoient de grandes scènes en pleine page. Ces planches, qui dépeignent le village et l’intérieur des maisonnettes, fourmillent de détails et invitent à la contemplation. La plume de Loïc Clément joue habilement entre la narration classique de l’album et les bulles de bande dessinée qui enrichissent judicieusement le texte. Au cœur de ce conte que l’on pourrait qualifier d’initiatique et de philosophique, l’auteur cache des touches d’un humour intergénérationnel et glisse des références à des univers que l’on adore, tels que Le Monde des Hobbits ou encore Mon Voisin Totoro. Au-delà de toutes ces touches réjouissantes, l’album délivre aussi un beau message universel : « quand on est confronté à un gros problème, il suffit de le diviser en tous petits morceaux ». Ce bel album toilé s’inscrit dans la collection « Préambul(l)es », aux éditions Glénat Jeunesse, qui comporte déjà de beaux succès de librairie. On y retrouve des séries comme Les Contes du Manoir Frayeur et Les Petits Bonheurs de Charlie Blossom, qui mêlent, comme ici, album et bande dessinée, avec douceur et humour. Et à la fin du livre, on apprend avec joie, par la voix du Grand-Touilleur, que Loïc Clément et Anne Montel nous proposeront d’autres aventures dans le village de Baumerire, alors on a hâte de suivre cette nouvelle série !