Qui a peur de la littérature ado ?
Par les thèmes qu’elle explore, les voix qu’elle donne à entendre, la manière dont elle aborde les réalités du monde, la littérature de jeunesse soulève des questions, des débats, parfois vifs, souvent passionnés. Depuis la loi du 16 juillet 1949, qui vise à encadrer les publications destinées à la jeunesse, une volonté s’impose : celle de protéger, de baliser, de filtrer. Mais de quoi protège-t-on exactement les adolescents ? Les dangers sont-ils réels, ou bien fantasmés par des adultes inquiets, soucieux de préserver une innocence qu’ils croient menacée ? Et si, au contraire, la littérature jeunesse pouvait devenir un outil précieux et donner des clés aux jeunes pour comprendre le monde, se comprendre et se protéger ?
Sylvie Servoise - Annie Roland, vous êtes psychologue clinicienne et docteure en psychologie clinique, et vous avez enseigné plusieurs années à l’université d’Angers. Vous avez consacré deux ouvrages à la question de la censure dans et autour de la littérature de jeunesse : Qui a peur de la littérature ado ? (Thierry Magnier, 2008) et Le Livre en analyse (Thierry Magnier, 2011), écrit avec Étienne Delessert et réunissant vos chroniques publiées sur Ricochet.org. Un nouveau livre paraîtra en avril 2026, toujours chez Thierry Magnier. Vous avez également publié de nombreux articles, notamment une contribution précieuse à l’ouvrage collectif que j’ai dirigé aux éditions Raison Publique sur les amitiés d’enfance, et un article disponible sur PageEduc’. J’aimerais que vous reveniez sur la spécificité de votre regard de psychologue clinicienne sur la littérature de jeunesse. Nous avons entendu aujourd’hui des enseignants, des écrivains, des lecteurs passionnés : comment définiriez-vous votre approche ? Et, même si le mot n’est pas idéal, quel est votre usage de cette littérature dans votre pratique clinique ?
Annie Rolland - Pour répondre simplement, il y a deux plans distincts dans ma manière d’aborder la littérature de jeunesse. Le premier est celui de ma pratique clinique. Je n’aime pas trop dire que je « me sers » de la littérature, parce que la littérature n’a pas à être mise au service de quoi que ce soit : elle existe en elle-même, et je reste avant tout lectrice. Mais dans mon travail de psy, j’ai souvent constaté que les histoires pouvaient devenir une médiation précieuse pour des enfants ou des adolescents en difficulté. Et ce n’est jamais moi qui impose le livre : ce sont eux qui s’en saisissent spontanément.
Certains adolescents viennent avec un manga ou un film qui les touche, et ils s’appuient sur ce récit pour dire ce qu’ils n’arrivent pas à exprimer directement. Je pense notamment à des garçons de 12-13 ans qui trouvaient, à travers les mangas, une manière détournée mais très efficace d’aborder leurs questions affectives, leurs inquiétudes, leur rapport à leur corps. Avec les plus petits, c’est souvent encore plus simple : il y a quelques albums posés sur la table, ils les prennent ou non, et parfois une histoire devient le support à partir duquel une peur, une émotion, une scène familiale peuvent être dites. Il m’est même arrivé de m’appuyer sur certains albums pour accompagner des phobies infantiles. Les phobies, jusqu’à 8-9 ans, peuvent être très invalidantes : refus d’aller à l’école, anxiété, crises. Le livre ne guérit pas, évidemment, mais il offre une forme symbolique où la peur peut être déposée, reconnue, nommée. Et cela suffit parfois à la faire reculer.
Le second plan relève de la recherche. Très tôt, j’ai été frappée par les discours alarmistes qui entouraient certains livres pour la jeunesse : des titres accusés de « mettre en danger » les jeunes lecteurs, ou d’aborder des sujets qu’on jugeait trop difficiles pour eux. Cela m’a étonnée, puis interrogée. J’ai donc commencé à travailler sur ces discours eux-mêmes : d’où viennent-ils, que disent-ils réellement, et que projettent-ils sur les jeunes ?
J’ai alors adopté une démarche proche de celle que j’utilise en clinique : partir de la parole du sujet, mais en élargissant le sujet à tous les acteurs de la chaîne du livre — lecteurs, auteurs, enseignants, bibliothécaires, libraires, éditeurs. Comprendre ce qui se joue entre les textes et ceux qui les transmettent ou les lisent. C’est ce travail-là qui a nourri Qui a peur de la littérature ado ?, puis les chroniques écrites avec Étienne Delessert, dont une partie seulement a été reprise dans Le Livre en analyse.
Voilà comment se combinent, pour moi, ces deux approches : une approche clinique, née de la consultation, et une approche de recherche, née de la confrontation avec les discours adultes autour des livres.
S.S. - Très bien. J’aimerais maintenant revenir sur Qui a peur de la littérature ado ?, qui est devenu, pour beaucoup d’enseignants, de chercheurs et d’étudiants se destinant à l’enseignement, un ouvrage de référence pour réfléchir à l’accompagnement des jeunes lecteurs et aux peurs que certains livres suscitent encore chez les adultes. Pouvez-vous rappeler dans quelles circonstances vous avez été conduite à écrire ce livre ? Si ma mémoire est bonne, sa genèse est étroitement liée aux discours alarmistes dont vous parliez tout à l’heure, et à cette forme de censure – explicite ou latente – qui continue de peser sur certains titres jugés « dangereux » ou « inappropriés » pour la jeunesse.
A.R. - À l’origine, il y a un prix littéraire, le Prix Ado de la ville de Rennes, qui existe sans doute encore. On m’avait demandé d’intervenir pour la première fois dans le cadre de ce prix, à propos d’un livre de la présélection qui était menacé d’en être retiré en raison de son contenu, jugé « à caractère sexuel ». Ce livre, c’était L’amour en chaussettes de Gudule. C’est vraiment là que la question s’est imposée à moi. J’ai d’abord été surprise : je ne pensais pas qu’on puisse envisager de retirer un roman d’une présélection de quatre-vingts titres destinés aux collèges d’Ille-et-Vilaine.
On m’a demandé, en quelque sorte, d’en être l’avocate, d’apporter un éclairage scientifique pour montrer que L’amour en chaussettes ne présentait aucun danger pour les adolescents susceptibles de le lire. Je l’ai donc lu et je n’y ai vu aucun danger manifeste. Au contraire, en me plaçant dans la peau d’un lecteur ou d’une lectrice de 13 ou 14 ans, j’ai trouvé un roman très juste sur la sexualité naissante, avec tout ce que cela implique de questions, de gêne, d’inconfort dans son corps et dans son désir, de difficultés à nommer les choses.
Gudule abordait ces thèmes avec son talent d’écrivaine, beaucoup de gentillesse, de bienveillance, d’humour aussi. J’étais convaincue que si ce livre était largement lu, il ferait plutôt du bien. D’autant que, pour ma génération, rien de tel n’existait : à 13 ou 14 ans, je n’avais absolument pas accès à des romans capables de dire cela. J’en aurais eu besoin. Après cette lecture, d’autres questions sont apparues, parce que le public présent lors de cette intervention – un grand amphithéâtre du CRDP de Rennes, rempli de professeurs de français, de bibliothécaires, de libraires – m’a posé des questions que je ne m’étais jamais posées. J’ai été frappée par leurs inquiétudes, par ce qu’elles révélaient, et j’ai compris qu’il y avait là un vrai chantier.
C’est ainsi que j’ai décidé de mener une véritable investigation, en faisant de la littérature jeunesse un objet psychologique de recherche. Cela supposait la mise en place d’un dispositif : recueillir la parole du sujet, comme je le fais en clinique, mais en l’appliquant à toute la chaîne du livre. Je me suis donc intéressée aux textes eux-mêmes, aux lecteurs, aux écrivains, mais aussi aux passeurs et passeuses de livres – bibliothécaires, enseignants, libraires, éditeurs. Je voulais entendre le plus grand nombre pour pouvoir me forger une opinion étayée. Et puis, bien sûr, il fallait analyser les fictions qui étaient supposées poser problème : leur contenu, la manière dont elles représentaient la violence, la sexualité ou d’autres motifs jugés sensibles. Et il fallait comprendre pourquoi ces œuvres inquiétaient tant les adultes qui les transmettent. Voilà comment tout a commencé. Est-ce que vous voulez que je vous dise ce que j’ai trouvé ?
S.S. - Oui, je pense que tout le monde est suspendu à vos lèvres.
A.R. - Dans Qui a peur de la littérature ado ? – et dans bon nombre des chroniques que j’ai écrites ensuite – je me suis surtout intéressée à la question de la violence. À l’époque, l’idée qui circulait largement était que ce que lisent les enfants détermine ce qu’ils vont faire. On se demandait sérieusement si, en lisant Je ne mourrai pas gibier de Guillaume Guéraud, ils allaient devenir des criminels ou se mettre à tuer en masse.
La question sous-jacente était toujours la même : lorsqu’on lit un livre, est-on amené à reproduire ce que font les personnages ? Mes présupposés théoriques – d’orientation psychanalytique – me portaient déjà à penser que les choses étaient beaucoup plus complexes. Si la lecture conduisait mécaniquement au passage à l’acte, nous le saurions depuis longtemps. Le lien supposé de cause à effet ne tient pas. L’esprit humain est complexe, et l’identification ne fonctionne pas de manière simple. On ne s’identifie pas seulement « pour faire comme » : on peut très bien s’identifier contre, ce qui arrive même très fréquemment dans la vie.
L’idée principale qui ressort de mes recherches est la suivante : dans le monde qui nous entoure, la violence existe et nous ne pouvons pas la nier. Il suffit d’ouvrir un journal pour y être confronté. Elle est souvent abominable, parfois même du côté de l’impensable. C’est cela, le réel : ce qui résiste à la pensée, ce qui est difficile à symboliser. Mais ce que proposent les fictions, c’est tout autre chose : une représentation de la violence, et cette représentation passe par le symbolique. Les récits qui mettent en scène la violence – qu’ils s’adressent à des enfants, des adolescents ou des adultes – ne nous donnent jamais la violence elle-même, mais une forme symbolique de ce qu’elle fait dans nos vies.
Et c’est là qu’apparaît un phénomène très intéressant, que j’ai pu étayer par de nombreux travaux psychanalytiques : la violence mise en récit peut contribuer à déviolentaliser la violence du réel. La fiction transforme une violence de mort – celle du réel, brut et impensable – en une violence symbolisée, une « violence de vie » qui peut être pensée, traitée, dépassée. Même lorsque nous ne sommes que témoins de la violence réelle, nous avons du mal à la comprendre et encore plus à la surmonter. La littérature, elle, nous permet d’en approcher une représentation assimilable, pensable. C’est une différence essentielle.
S.S. - Lorsque vous parlez de « déviolentaliser », qu’entendez-vous exactement ? Est-ce que cela signifie que, grâce au symbolique et aux mots, la représentation littéraire rend le passage à l’acte inutile ou permet de l’éviter ?
A.R. - C’est exactement cela. Pour comprendre ce que j’appelle « déviolentaliser », il faut revenir aux trois registres psychanalytiques : le réel, l’imaginaire et le symbolique. Je ne vais pas entrer dans le détail des travaux de Lacan, mais on peut dire que notre existence repose sur ces trois piliers, comme un tripode : si l’un manque, tout vacille.
Le réel, c’est ce qui est impensable, ce qui échappe à toute mise en mots. Lacan disait que cela touchait à l’inconscient : c’est là, mais on ne peut pas le nommer, c’est indicible. L’imaginaire, c’est ce qui nous permet d’appréhender ce réel, de le contourner pour commencer à le rendre pensable. Et le symbolique, c’est ce qui donne forme : sans lui, nous ne pouvons rien nous représenter. Quand je dis « se représenter », c’est cela : accéder à une élaboration symbolique.
La littérature est un vecteur privilégié de cet imaginaire. Quand nous lisons, quelque chose travaille en nous, souvent à un niveau préconscient. Nous sommes pris par le plaisir de lire, mais, en profondeur, la pensée s’active. Les livres nous donnent des mots qui permettent de symboliser le réel. C'est à travers cette médiation que la violence fictionnelle devient supportable, assimilable : elle « déviolentalise » la violence brute du réel.
L’exemple de Je ne mourrai pas gibier revient souvent dans mes interventions. Ce roman, très violent, est pourtant plébiscité par les adolescents. Quand je l’ai lu il y a vingt ans, j’ai moi-même été bouleversée : j’avais trop d’empathie pour Martial, le jeune héros criminel, peut-être aussi parce que j’étais déjà psy. Mais les adolescents, eux, ne le lisent pas de manière mimétique : ils se représentent la violence du passage à l’acte, ils la comprennent dans ce qu’elle a d’insoutenable, et ils peuvent la mettre en mots.
Je pense à un élève de seconde, avec qui je travaillais dans un groupe de lecture autour de romans violents. Il m’a dit un jour : « Si Martial avait eu les mots pour dire à quel point il souffrait, il n’aurait pas tué tout le monde. »
Tout est là : le passage à l’acte vient quand la symbolisation manque. La littérature ne pousse pas à la violence ; elle montre ce qui arrive quand les mots font défaut. Elle offre un espace où la violence peut être pensée, donc tenue à distance. C’est l’un de ses cadeaux les plus précieux.
S.S. - Cette mise en abyme de l’absence de mots, relevée par un lecteur, nous conduit justement vers votre prochain livre, qui semble lui aussi être né d’une polémique. J’ai l’impression que vos ouvrages surgissent souvent en réaction à un débat ou à une inquiétude publique. En l’occurrence, il s’agit de Bien trop petit de Manu Causse, publié dans la collection « L’Ardeur » chez Thierry Magnier, une collection nouvelle qui a suscité de vives réactions parce qu’elle aborde la sexualité naissante.
Pourriez-vous revenir sur cette façon que vous avez de répondre aux polémiques littéraires ou sociales, et nous dire quelques mots, en avant-première, de ce livre à paraître dans quelques mois ?
A.R. - Oui, et pour l’expliquer, il faut repartir de mon parcours. Ma profession n’a rien d’anodin : j’ai travaillé douze ans en psychiatrie, en service fermé, auprès de personnes très gravement atteintes, dont toute la vie était profondément bouleversée par la maladie. Dans un tel contexte, on comprend très vite que la santé mentale est un enjeu politique majeur, et que les plus vulnérables sont souvent ceux qu’on laisse de côté.
Cette expérience rend extrêmement attentive aux usages idéologiques de la psychologie. Sous couvert de « protection », certaines interprétations peuvent dériver vers la stigmatisation, voire vers des dérives autoritaires. Quand on est psychologue clinicienne, et qu’on essaie de soulager des personnes en souffrance, on mesure combien ces glissements peuvent être dangereux. Cette vigilance m’a rendue très sensible aux formes de censure qui entourent parfois la littérature jeunesse : là encore, on parle de vulnérabilité, de représentation, de pouvoir, et les motivations sont rarement neutres.
C’est dans ce contexte que l’interdiction de Bien trop petit m’a profondément choquée. L’arrêté signé par Gérald Darmanin m’a d’abord laissée incrédule : j’ai voulu comprendre ce qu’on reprochait exactement à ce livre. En le relisant attentivement, j’ai vu que les arguments avancés étaient très fragiles : des passages isolés, sortis de leur contexte, interprétés de manière arbitraire.
Or ce roman est d’une grande justesse. Il parle de sexualité adolescente avec beaucoup de pudeur, d’humour et d’intelligence. Il aborde les complexes corporels, les pulsions qui surgissent sans mode d’emploi, les maladresses, les inquiétudes – tout ce qui accompagne l’adolescence. Il offre des mots là où les adolescents n’en ont souvent aucun.
Et ces mots sont essentiels. Aujourd’hui, les jeunes sont exposés à des discours sur la sexualité d’une grande pauvreté : pornographie, stéréotypes, images violentes. Une littérature de qualité constitue un contrepoids précieux. C’est pour cela que je considère la collection « L’Ardeur » comme une chance : elle propose des textes exigeants, qui parlent de la sexualité des adolescents avec respect et précision, exactement là où ils en ont besoin.
En revisitant cette polémique, je me suis aussi aperçue qu’au fil de mes travaux – dans Qui a peur de la littérature ado ? comme dans Le Livre en analyse – j’avais souvent abordé la question de la sexualité trop brièvement, comme si elle allait de soi. Or rien ne va de soi. Le manque de mots, dans ce domaine, peut être ravageur. Les prises de parole actuelles sur les violences sexuelles et la question du consentement montrent à quel point le sujet est urgent. C’est cela qui nourrit mon prochain essai : comprendre pourquoi la sexualité effraie tant dès qu’elle apparaît en littérature, et montrer ce que la fiction peut offrir comme espace sûr, symbolisant, pour dire ce que, trop souvent, les adolescents doivent traverser sans langage.
S.S. - Je vous rejoins entièrement : il faut parler de sexualité, et la littérature peut offrir un espace sûr pour cela. Mais dans ce cas, comment comprendre que la littérature ado qui aborde ces questions — et qui, dans tout ce que j’ai pu lire, le fait souvent avec une grande exigence littéraire — soit encore perçue comme sulfureuse ? Pourquoi suscite-t-elle tant de méfiance ?
A.R. - Mais enfin, quel danger cette littérature peut-elle réellement comporter ? À mes yeux, aucun, si ce n’est celui — très positif — de donner des mots. C’est quelque chose que j’ai vraiment compris en travaillant sur Qui a peur de la littérature ado ? : la littérature offre un langage à des expériences qui, au début, n’en ont pas.
Elle donne des mots à un corps débutant, à des pulsions qui surgissent de manière envahissante et qui, tant qu’elles ne sont pas nommées, restent effrayantes. La pulsion sexuelle, à l’adolescence, peut être particulièrement angoissante parce qu’elle n’a pas encore d’objet clair : les jeunes qui l’éprouvent ne savent pas la formuler, ne savent pas ce qu’ils ressentent.
Si la littérature peut venir aider à mettre des mots sur cela — comme elle aide à nommer bien d’autres choses — alors tant mieux. Elle permet de symboliser ce qui, autrement, resterait confus, opaque, parfois honteux.
C’est très exactement l’un des fils conducteurs de mon prochain livre, qui normalement au printemps : montrer en quoi ces récits peuvent accompagner les adolescents dans cette mise en mots essentielle.
Sylvie Servoise est professeure de littérature comparée et littérature française à l’université du Mans et est directrice du laboratoire 3L.AM (Langues, Littératures, Linguistique des universités d’Angers et du Mans). Responsable d’un Master 2 Littérature de jeunesse, elle est l’autrice de plusieurs articles et ouvrages consacrés à la littérature de jeunesse et à l’enfance.
Annie Rolland est psychologue clinicienne et docteure en psychologie clinique, la psychothérapie d’adolescents lui a fait croiser le chemin de la littérature jeunesse. Elle a publié deux ouvrages où elle analyse la censure concernant la littérature jeunesse, ainsi que de nombreux articles dans différentes revues. Voyageuse éprise de rencontres et curieuse des autres cultures, elle a co-écrit deux ouvrages avec Mahdi Boughrari au sujet du Sahara et des touaregs d’Algérie.