Et ta vie m’appartiendra, une réécriture moderne de la Peau de chagrin
Introduction
Et ta vie m’appartiendra de Gaël Aymon est un roman qui place la question du désirau cœur de son intrigue. À travers ce thème universel, le roman interroge ce que chacun est prêt à risquer pour atteindre ce qu’il croit pouvoir le rendre heureux.
Irina, une adolescente en prise avec des difficultés — mère absente, vie précaire — reçoit un jour un étrange héritage : sa grand-mère lui lègue une Peau gravée d’une langue t inconnue. Elle découvre bientôt que ce talisman a le pouvoir d’exaucer ses vœux. Mais à chaque désir formulé, c’est sa propre vie qui se trouve peu à peu amputée. À ce pacte dangereux s’ajoute d’autres dangers : des ennemis cherchent à s’emparer de la Peau, attirés par un pouvoir dont ils ne mesurent pas le prix.
Ce dispositif narratif fait directement écho à La Peau de chagrin d'Honoré de Balzac. Dans ce conte fantastique situé dans le Paris des années 1830, Raphaël de Valentin, un jeune homme désespéré, reçoit d’un vieil antiquaire une peau d’onagre capable de réaliser tous ses souhaits, au prix d’un rétrécissement progressif de son existence. Là où ce pouvoir promettait le bonheur, il engendre l’isolement, la peur et l’éloignement du monde.
En transposant ce mythe dans un décor contemporain, Gaël Aymon renouvelle les enjeux du récit de Balzac. Le rythme, plus soutenu, proche de celui d’un thriller, l’ajout d’adversaires et de rebondissements, en font un point d’entrée pédagogique et contemporain pour faire découvrir l’œuvre de Balzac autrement à des collégiens et des lycéens. Parce qu’Irina est une héroïne de leur temps, à laquelle ils peuvent plus aisément s’identifier, les élèves sont directement confrontés à cette question essentielle : que sommes-nous prêts à sacrifier pour voir nos désirs s’accomplir ? La lecture du roman contemporain ouvre ainsi naturellement le chemin vers Balzac, où cette même interrogation trouve une profondeur tragique et philosophique. L’étude comparée des deux textes permet aussi d’illustrer que des questions qui nous semblent contemporaines ont été traitées par nos anciens — et que leurs réponses peuvent tout autant nous intéresser, une fois quelques barrières temporelles levées.
Exploitation en classe
En classe, ces deux romans peuvent être étudiés en parallèle, l’un servant de passerelle vers l’autre. Je vous propose quelques textes de Balzac avec, en regard, ce que l’on pourrait trouver chez Gaël Aymon, accompagnés de pistes de réflexion destinées à nourrir l’analyse et la discussion.
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