Comment parler orientation avec la littérature jeunesse ?

L’école buissonnière est un roman de Rachel Hausfater paru aux éditions du Mercredi. Il montre les difficultés auxquelles les jeunes peuvent être confrontés face à leurs vœux d’orientation. Plutôt pour les collégiens ou les secondes, ce roman offre une nouvelle vision de ce qu’est une orientation réussie. 

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Résumé : 

L’histoire est assez simple, Billy, un adolescent de la ville, doit faire des vœux d’orientation. Afin d’échapper à une condition familiale difficile et n’ayant pas d'appétence particulière, il fait ses choix par dépit. Pourtant, en s’inscrivant dans un lycée agricole loin de chez lui, dans la Normandie profonde, il va se comprendre, découvrir ce qu’il aime et se construire un avenir florissant. 

Comment l’étudier en classe ?

Ce roman peut être étudié de la quatrième à la seconde.

• En quatrième 

Le roman peut être étudié dans le cadre de la thématique « agir sur le monde », en particulier pour le chapitre Informer, s’informer, déformer. Un travail littéraire peut être fait autour de l’orientation. Ce travail pourrait se découper en quatre séances comme suit : 

Séance 1 : Construction d’une carte mentale  (1h)

Dans un premier temps, nous pouvons construire une carte mentale sur l’orientation à partir des idées des élèves et construire une définition commun en confrontant, les visions qu’ils en ont et parfois déconstruire certaines idées reçues. 

Séance 2 : Découverte d’un incipit et du personnage principal (1h)

Dans un deuxième temps, nous pouvons proposer la lecture de l’incipit du roman (chapitre 1 : Droit de cité) et recueillir les impressions des élèves sur ce personnage principal : Comment se sent-il ? Comment nous apparaît-il ? Que pensez-vous de lui ? Nous pouvons également travailler quelques hypothèses de lecture par la suite: que va-t-il lui arriver ? Que va-t-il se passer ?

Séance 3 : Recherches sur les filières professionnelles et/ou agricoles et déconstruction de stéréotypes (2h)

Par la suite (ou en amont, les séances 2 et 3 sont interchangeables), on peut demander aux élèves ce qu’ils connaissent de la filière professionnelle ou agricole et partir de leurs idées, préjugés et stéréotypes pour déconstruire leur vision et en construire une plus proche de la réalité. 

Aux pages 42, 43, 44, le texte commence par une anaphore en « Je ne savais pas » où le personnage principal, Billy, énumère tout ce qu’il ignorait de la vie à la campagne. On peut demander, dans un second temps, aux élèves de lister quatre ou cinq éléments qu’ils ont appris grâce à leurs recherches. 

Je ne savais pas que le matin, ça pouvait être si frais […]

Je ne savais pas que la nuit, ça pouvait être si noir […]

Je ne savais pas que la nuit, ça pouvait être si clair […]

Je ne savais pas que la pluie, ça pouvait être sans fin […]

Je ne savais pas que le soleil, ça pouvait être si gai […]

Je ne savais pas que la route, ça ne s’arrêtait pas […]

Je ne savais pas qu’un champ, ça pouvait être si grand […]

Je ne savais pas qu’une bête, ce n’était pas si bête. 

Séance 4 : Filière agricole, oui et après ?  : les débouchés (1h) 

Enfin, avec le chapitre 39 et éventuellement un extrait du chapitre 36, il peut être intéressant d’étudier les autres débouchés possibles d’une filière agricole et montrer qu’il ne s’agit pas seulement de traire des vaches ou tondre des moutons. Une recherche poussée sur les débouchés de cette filière peut clore ce projet. 

• En troisième 

En troisième , l’étude du roman peut s’intégrer dans la thématique «se chercher, se construire » et plus précisément à la séquence se raconter, se représenter. Nous pouvons imaginer un travail davantage tourné sur une projection dans l’avenir. Ce projet pourrait se faire sur la même base que les travaux de quatrième avec quelques séances supplémentaires.  

Séance 5 : Mon « moi » du futur

L’activité consiste à faire écrire les élèves sur le métier dans lequel ils se projettent. Ils devront faire des recherches ce métier et sur les qualités nécessaires pour l’exercer. Les recherches et l’écriture permettent d’amorcer une réflexion réelle sur ce qu’ils souhaitent faire plus tard et surtout les confronter aux principes de réalité. 

Séance 6 : Qui suis-je vraiment ?

Les élèves devront écrire un texte pour se présenter, appuyer leur présentation sur leurs qualités et leurs défauts mais surtout sur leurs goûts, passe-temps et hobbies. Ce travail pourrait être exploité, par exemple, lors de l’oral du DNB afin d’alimenter leur présentation personnelle. L’accent peut aussi être mis sur leur souhait d’orientation. Cet exercice les oblige à réfléchir aux motivations qui les poussent à faire ce choix. L’étude du chapitre 39 permet de conclure sur un projet d’avenir autour de la filière agricole. L’avis des élèves peut être recueilli afin de savoir ce qu’ils ont retenu, compris, appris grâce à ce projet. 

• En seconde

Le programme n’offre pas d’entrée thématique dans lequel ce texte pourrait entrer. Toutefois, dans le cadre de la vie de classe et ce peu importe la discipline, ce roman peut offrir une ouverture à une présentation des filières professionnelles et agricoles. 

En effet, le roman de Rachel Hausfater montre qu’il n’y a pas de déterminisme. Cela permet d’amorcer un travail autour de tests de personnalité, de tests ONISEP et/ou de tests pour connaître ses goûts et ses centres d’intérêt.

Ainsi, ce roman regorge de ressources intéressantes pour présenter une filière qui n’a pas forcément la cote. Il permet de montrer que chacun peut trouver sa place, une passion et un métier. 

Pour aller plus loin:

Nous pouvons imaginer faire venir un agriculteur de l’environnement proche pour parler de son métier ou visiter un lycée agricole pour connaître ce que l’on y apprend et les différents débouchés.

Romans à mettre en réseau : 

Les milles vies d’Ismaël, Raphaëlle Calande, Sarbacane

Parler comme tu respires, Isabelle Pandazopoulos, Rageot 

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