Comment utiliser la littérature de jeunesse en classe ?
« Quart d’heure lecture », œuvres imposées au programme, etc. l’Education nationale multiplie les initiatives pour faire de la lecture une pratique régulière en classe. Pourtant, le Centre National du livre alerte à nouveau sur la diminution du temps consacré à la lecture chez les jeunes. Comment, alors, réconcilier durablement les élèves avec les livres et la littérature en général ? Daniel Pennac dans Gardiens et passeur considère les enseignants comme des passeurs de littérature et du plaisir de lire. Quel rôle peut alors jouer l’école dans cette mission essentielle ? Quels supports privilégier, quelles méthodes adopter pour que la lecture devienne une découverte plutôt qu’une contrainte ? Pour que l’élève réussisse à saisir ce flambeau transmis par son enseignant ?
Mélanie Pouëssel, enseignante à l’école primaire, autrice et bloggeuse et Katell Carrer, professeure de Lettres au collège et rédactrice pour PageEduc’ ont accepté de partager leur expérience et leurs réflexions sur la place de la littérature en classe.
Pour entrer directement dans le vif du sujet, j’aimerais que nous nous intéressions à la curiosité des jeunes lecteurs et lectrices. Afin d’aiguiser leurs goûts et d’élargir leurs horizons littéraires faut-il passer par des lectures imposées ?
Mélanie Pouëssel : À l’école élémentaire la lecture suivie est une pratique courante : tous les élèves lisent le même ouvrage, au même rythme, indépendamment de leurs goûts ou de leur niveau. Il suffit d’imaginer comment le vivrait un adulte pour comprendre que cela ne va pas. Il est très important, voire crucial de créer une culture, mais créer des lecteurs et des lectrices autonomes l’est tout autant. Pour cette raison il faut, à mon avis, proposer les deux méthodes : des lectures communes, vécues comme des expériences partagées et la possibilité de lire seul, des livres choisis par les élèves en fonction de leurs goûts. Attention, cette autonomie se travaille ! Choisir un livre, savoir s’il nous convient ou non, être en mesure de se dire « non, celui-là il est trop difficile pour moi, je le repose » ne s’invente pas. Cela doit s’enseigner, au même titre que le décodage en CP.
Pour permettre à mes élèves de découvrir de nouveaux livres régulièrement, j’ai instauré le rituel du « livre de la semaine ». Tous les lundis matin, je présente un livre (dont je peux lire un extrait ou l’intégralité s’il s’agit d’un album) en tentant au maximum de donner envie de le lire. Une fois cette mise en appétit réalisée, le livre est mis en valeur sur une étagère et, en général, les élèves se l’arrachent.
Plus tard dans l’année, quand les élèves ont pris de bonnes habitudes de lecture, ils deviennent prescripteurs à leur tour : ils préparent des exposés sur leurs lectures pour les faire découvrir à la classe et rédigent des recommandations personnalisées. Chaque enfant de la classe a une petite pochette à son nom dans laquelle les autres élèves peuvent glisser des suggestions de lecture. Cela fonctionne très bien et transforme la classe en véritable communauté de lecteurs.
Katell Carrer : Au collège, nous avons des directives sur le nombre de lectures à proposer à nos élèves mais gardons le choix de ces ouvrages. En ce qui me concerne, je propose toujours une œuvre qui m’a fait vibrer car je sais que mon enthousiasme sera communicatif. Evidemment, je cultive le mystère et ne dévoile jamais l’intrigue de l’histoire. En classe, je sollicite les élèves à partir de la couverture : ils formulent des hypothèses de lecture que nous vérifions ensuite avec notre loupe d’enquêteur littéraire. Cette méthode suscite facilement la curiosité des enfants et les rend acteur de leur lecture.
En ce qui concerne les lectures non imposées, j’ai des petites astuces qui fonctionnent plutôt bien. Tout d’abord, j’ai toujours un livre en évidence sur mon bureau, les élèves curieux m’interrogent dessus et nous voilà donc à parler innocemment de littérature.
J’ai également mis en place des tables thématiques dans la classe, décorées selon les saisons ou les centres d’intérêt des élèves : Halloween, mythologie, sélection des Incos… Il ne restait plus beaucoup d’ouvrages vendredi en partant en vacances. À la rentrée, je proposerai aussi une table des « livres oubliés », ce sont des livres qui n'ont pas été empruntés depuis longtemps et que je trouve bon de remettre en valeur.
J’affiche aussi des recommandations comme « le livre du mois » ou « le livre de la semaine », accompagnées de phrases incitatives : « Une histoire pour rêver », « Pour lutter contre le harcèlement » etc. Ces affiches attirent l’attention et les livres en question sont très vite empruntés.
Les élèves adorent que je leur prête mes livres, c’est comme s’il ramenait un petit cadeau (à rendre) à la maison. Nous échangeons quelques mots sur leur lecture quand ils me rendent le livre, et comme il y a toujours une oreille qui traîne, il repart vers d’autres horizons.
J’aime également proposer une sélection de titres disponibles au CDI en fonction des thèmes étudiés comme le monstre en 6e. Ils ne voient pas les couvertures mais doivent choisir en fonction du résumé de la 4e ou de l’incipit. Nous appelons cela « The book voice », le premier élève retourné remporte le livre.
Vos réponses tournent beaucoup autour de la création d’une communauté de lecteurs qui semble être un bon moyen de rendre la lecture attractive. Dans cette idée de « faire groupe », imposez-vous des temps de lecture obligatoire en classe ? Si oui, avez-vous une façon spécifique de le mettre en place ?
M.P. : Dans ma classe, nous lisons tous les jours après le déjeuner. C’est un moment que nous appelons l’atelier de lecture. Je l’ouvre par une lecture offerte, il peut s’agir d’une lecture unique comme un album ou d’une lecture feuilletonnante si nous lisons un roman. En cette première période par exemple, nous avons lu quelques albums sur la rentrée et l’école et un roman : Le voyage de Trog de Puño et Marta Altès qui fait partie de la 37e sélection du Prix des Incorruptibles. La lecture offerte est un moment adoré par les élèves et elle est extrêmement importante pour de nombreuses raisons : elle soude le groupe classe autour d’une expérience partagée, elle permet aux élèves (même ceux qui décodent avec difficulté) d’accéder à des textes plus complexes et enfin, elle nous permet à nous enseignants de transmettre des récits que nous aimons, que nous trouvons importants, riches, enthousiasmants.
Une à deux fois par semaine, j’enseigne ensuite une stratégie de lecture. Puis, les élèves lisent en autonomie, librement. On apprend à se mettre dans sa bulle de lecture et à s’immerger dans son récit. Parfois, je leur confie une petite mission, en lien avec la stratégie de lecture étudiée juste avant : essayer de trouver le genre du livre, repérer un mot inconnu et essayer de comprendre son sens etc. Pendant la lecture, il m'arrive de discuter avec un élève, je l'interroge sur sa lecture, lui demande où il en est, ce qu'il en pense. En tant qu'enseignante cet échange me permet d'en apprendre beaucoup sur mes élèves.
Pendant ce moment, je mets aussi en place « l'appel de lecture ». Cela ressemble au traditionnel appel en classe mais, au lieu de répondre « présent », chaque élève doit annoncer le titre du livre qu'il est en train de lire. C'est un bon moyen d'en apprendre plus sur les élèves et leurs profils de lecteurs, on peut facilement reconnaitre les élèves qui lisent un livre différent chaque jour et ceux qui s'accrochent à un livre plus épais pendant plusieurs jours ou plusieurs semaines. Je peux ensuite les guider dans leurs choix de lecture. Cela peut aussi donner envie à d'autres élèves de se lancer dans une lecture plus longue.
Ce temps de lecture se termine par un bilan fait en classe entière ou en binôme ou en groupe, où chacun partage brièvement ses impressions de lecture.
K.C : Pour la lecture en classe, je procède de la même manière depuis mes débuts : la lecture fluide. Je ne désigne aucun élève pour lire, quelqu’un commence et s’arrête quand il le souhaite puis un camarade doit reprendre. Cette méthode responsabilise chacun et favorise l’attention.
Je propose aussi un bingo-lecture présenté sous forme de marque-page avec des défis à relever : lire un livre avec une héroïne, un ouvrage de plus de 150 pages, un récit avec un monstre ou une sorcière, ou encore découvrir un documentaire. Une fois le bingo lecture complété, les élèves peuvent en choisir un autre. A la fin de l’année, chacun présente son bingo et la lecture qui l’a le plus marqué.
M.P. : Je pratique également le bingo de lecture ainsi que le « défi 30 ». Les élèves essaient de lire 30 livres dans l’année et à chaque fois qu’une lecture est terminée, ils collent un petit autocollant précisant son genre dans leur cahier pour valider cette étape. Comme les étiquettes par genre sont limitées, ils sont poussés à en essayer d’autres. S’ils découvrent qu’ils aiment un genre qu’ils n’avaient jamais tenté, c’est une victoire. S’ils n’apprécient pas, cela leur permet de mieux cerner leurs goûts.
Comment faites-vous Katell pour sortir les élèves de leur zone de confort littéraire ?
K.C. Dans le cadre de Jeunes en librairies les élèves se rendent en librairie pour découvrir le lieu et acheter des livres. Avec la libraire qui les conseille, les élèves choisissent des livres qui leur donnent envie, et parfois, tentent un genre qu’ils ne connaissent pas. Le but de cette opération est vraiment de les sortir de leur zone de confort. Ensuite, chaque lecteur doit sélectionner un livre et le présenter à la classe ou en petit groupe pour donner envie de le lire.
Lire en classe d’accord, mais chacun à sa table ? Cela n’est pas vraiment naturel pour un lecteur, qu’en pensez-vous ?
M.P. : Dans ma classe, les élèves ont le droit de lire confortablement, comme nous le faisons naturellement à la maison. Ils peuvent s’installer sur notre petit canapé, des matelas, des poufs, prendre des coussins, des plaids. Certains s’allongent sur les tables, sous les tables… Une année, les élèves avaient investi un carton que j’ai dû garder toute l’année, une véritable grotte de lecture ! Ce cadre atypique transforme la lecture en une expérience sensorielle et affective, associée au plaisir et à la détente.
K.C. : J’aime également casser les habitudes et il m’arrive donc de proposer une lecture « mère Castor ». Tout le monde s’assoit au sol pour profiter de l’histoire. Ce moment, qui rappelle les premières années d’école, est souvent très apprécié, même par les plus grands. Il crée une atmosphère de proximité et de partage.
Nous parlons depuis le début de cet échange d’attiser la curiosité des jeunes pour les livres et la lecture et de faire en sorte qu’ils côtoient la littérature au quotidien. Mais comment faire si le problème n’est pas lié à l’envie de lire ? Comment faire si le problème réside plutôt dans l’accès au texte et à sa compréhension ?
M.P. : Le problème, c’est qu’on a longtemps estimé que la compréhension découlait naturellement d’un bon déchiffrage. Les enseignants faisaient lire un chapitre puis mettaient les élèves à plancher sur un questionnaire de compréhension. Or, quand on fait cela, on se contente d’évaluer la compréhension. Mais à quel moment l’a-t-on enseignée ? Depuis peu les programmes reconnaissent enfin que la compréhension est une compétence à part entière, qui doit être explicitement travaillée. Cela commence par des choses très simples comme « percevoir sa petite voix intérieure » ou « visualiser dans sa tête » ce qui se passe. On enseigne aux enfants comment chercher la réponse à une question, comment vérifier qu’on comprend toujours et qu’on n’a pas perdu le fil. On apprend comment se débrouiller quand on rencontre un mot inconnu, comment faire des connexions avec son expérience personnelle, avec d’autres textes déjà lus… On apprend que tout n’est pas toujours explicite dans un texte et qu’il faut parfois inférer des informations implicites, lire entre les lignes… On enseigne aux élèves à se mettre à la place du personnage, etc. Ce travail se fait collectivement, mais aussi individuellement, selon les besoins de chacun.
Katell, comment fait-on quand, même arrivé au collège, l’accès au texte reste difficile ?
K.C. : Grâce aux outils transmis par mes collègues du primaire et de l’enseignement spécialisé (que je remercie), j’ai pu adapter mes pratiques. Certains élèves ont besoin de texte adapté, j’utilise donc des logiciels comme LireCouleur, qui colorent les syllabes, les lettres muettes ou le texte une ligne sur deux pour faciliter le repérage. Je propose aussi des textes agrandis, en police Arial, avec interligne 1,5, non justifiés, pour les élèves dyslexiques.
D’autres outils, comme les règles de lecture colorées, permettent de focaliser l’attention sur une ligne à la fois. Pour certains élèves, j’intègre des pictogrammes ou des illustrations et je « morcelle » mon texte avec des images pour en faciliter la compréhension.
Nous venons de le voir, pour pouvoir être abordée comme un loisir la lecture demande un véritable travail. Mais, que peut-elle être de plus ? Des livres tels que Comme une famille de Rachel Corenblit, L’ogre d’en bas d’Olivier Dupin et Barroux ou Loujain rêve des tournesols de Lina al-Hathoul et Uma Mishra-Newbery abordent des sujets qui peuvent être liées aux programmes scolaires ou à des problématiques sociétales qui peuvent être rencontrées en classe. Est-ce une bonne idée d’utiliser les livres dans une optique pédagogique ou de vie de classe et comment faire ?
M.P. : L’EMC, enseignement moral et civique, s’enrichit des nombreux liens qui peuvent être faits avec les lectures. L’an dernier, j’ai lu le roman Quelque chose sur le cœur d’Amélie Antoine à mes élèves, ce qui nous a permis d’aborder ensemble les relations entre élèves et le harcèlement scolaire. La compréhension de ce phénomène est beaucoup plus profonde quand on se met à la place du personnage harcelé. L’album Je suis moi et personne d’autre de Baptiste Beaulieu permet d’évoquer les questions d’identité et de confiance en soi. Loujain rêve des tournesols de Lina al-Hathoul et Uma Mishra-Newbery suscite la réflexion sur les droits des enfants dans le monde et notamment les droits des filles.
Plus largement, lire c’est apprendre l’empathie. Quand on lit, on découvre des personnalités différentes, on voyage aux quatre coins du monde, on vit à différentes époques, on apprend l’altérité. On apprend à se mettre à la place de l’autre, ce qui est un préalable au respect comme à l’ouverture d’esprit.
K.C. : Au collège, et notamment lors de mes heures de vie de classe, j'utilise beaucoup l’album comme porte d’entrée vers un sujet que je veux traiter. J’ai par exemple proposé Le miroir de Lorenzo de Sarah Khoury à mes élèves de 6e pour les sensibiliser à l’autisme. Après la lecture, nous avons échangé sur leurs ressentis, leurs compréhensions, et cela a permis d’ouvrir un espace de parole autour des différences de fonctionnement.
La littérature permet de tisser des liens avec le réel, avec ce que les élèves vivent au quotidien. Dans le cadre du programme PhAre, dédié à la lutte contre le harcèlement et à l’aide des travaux de Nadège Lambour nous avons travaillé autour de l’œuvre e Muriel Zurcher, Des bleus au cartable, afin de permettre aux élèves de prendre conscience de leurs agissements. Cette année, nous allons également proposer ce texte dans le cadre de la Cellule de Préoccupation Partagée pour créer l’empathie chez les enfants et les faire réagir face à leurs propres comportements.
Et dans d'autres matières plus académiques comme l’histoire par exemple ?
K.C : Avec mes 3e, lors du chapitre « Agir dans la cité », je propose la lecture de l’album l’ogre d’en bas d’Olivier Dupin et Barroux en sélection CM2/6e du 37e Prix des Incorruptibles. Bien qu’ils soient grands, ils adorent qu’on leur lise des histoires. Ce qu’ils apprécient c’est que ce n’est pas un texte prétexte, on lit et on analyse. Une fois de plus, j’utilise le livre comme support de leur ressenti, de leurs émotions, on essaye de voir ce qu’ils auraient pu faire s’ils étaient à la place d’un personnage par exemple. Ces lectures profitent au débat et à l’échange en classe et permettent à certains une véritable introspection par rapport à ce qu’ils font dans leur quotidien.
M.P. : Avec les petits, la distinction entre ce qui appartient à la fiction et ce qui existe réellement est parfois encore assez flou, il est donc intéressant de travailler avec des fictions historiques. Par exemple, nous avons lu Le voyage de Trog de Puño et Marta Altès et étudié la Préhistoire à la même période. Les élèves faisaient sans arrêt des ponts entre les deux, on explorait ensemble ce qui était réaliste dans le livre : l’environnement, l’organisation de la vie au camp ou totalement fictionnel comme les personnages ou leur manière de se saluer.
Peut-on utiliser la littérature pour monter des projets sur le long terme ?
K.C. : Dans notre collège, nous avons intégré la littérature au cœur du projet NEFLE : Notre école faisons-la ensemble. Les élèves de 6e travaillent sur un ouvrage en particulier : Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll ou Le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry, et cela ouvre la possibilité de rendre la lecture plus attractive. En lien avec Alice au Pays des merveilles, nous avons recréé, au collège, un jardin avec les éléments de l’histoire. Cette année, avec Le Petit Prince, nous nous dirigeons vers le thème « dessine-moi ta vie d’ado » dont le but est de monter un spectacle autour du climat scolaire et dans lequel nous intégrerons les travaux des élèves faits tout au long de l’année.
Pour conclure cet entretien, selon vous, que reste-t-il à apprendre après le décodage ?
K.C. : Il reste à se découvrir en tant que lecteur, sortir de sa zone de confort, apprendre à se connaître et à connaître les genres qui nous plaisent et nous font vibrer.
M.P. : Il reste à apprendre à comprendre, apprendre à faire des liens. Apprendre à devenir un lecteur aguerri, autonome qui sait ce qu’il aime, comment y accéder et comment se débrouiller avec un texte. Quel est le meilleur vecteur pour ces apprentissages ? Faire percevoir à ses élèves tout le plaisir qu’on peut avoir en lisant.
Dans son Essai sur un manuel, Roland Barthe déplore que la littérature ne soit, pour beaucoup, qu’un « souvenir d’école », une matière étudiée puis rapidement oubliée. Pourtant, la lecture en classe peut être bien plus qu’un exercice scolaire : elle peut devenir une expérience fédératrice, un vecteur d’inclusion, un outil de construction personnelle. Lorsque les élèves lisent non pas pour obtenir une note, mais parce qu’ils y trouvent du sens, ils deviennent des lecteurs authentiques et pérennes. Des lecteurs qui se découvrent, qui apprennent à connaître leurs goûts, à explorer de nouveaux genres, à comprendre le monde et les autres à travers les récits. L’enseignant, dans ce processus, joue un rôle de passeur : il transmet non seulement des savoirs, mais aussi une passion, une curiosité, une ouverture. Il montre que la lecture peut être un plaisir, un refuge, un tremplin vers la réflexion et l’empathie.